Bonne-Lance: Eléments de biographie
Né vers 1340 au Château de Bonnebaud. Il fut élevé à l'Hôtel de Bourbon à MOULINS avec le futur Duc Louis II de Bourbon, de 3 ans son aîné. En récompense de ses mérites, il sera fait Chevalier de l’Ecu d’Or, Chevalier de la Pomme d’Or et Chevalier de l’ordre de l’Espérance. Meurt en 1405.
Le château de Bonnebaud se situe au nord des Dômes,, sur la commune de Saint Pierre le Chastel se dresse, sur un éperon rocheux qui domine la Sioule.
Marié à Isabeau de Montmorin 1360-1420/ (Parents : Thomas de Montmorin, Chevalier Seigneur de Montmorin, Auzon, Rilhac, Mauriac, Sainte Florine, Auzat, Condat et autres terres ca 1320-1360..1385 & Algaye de Narbonne-Talairan née vers 1325); Il l' avait épousée par contrat reçu de maître RICHARD Notaire passé dans le château de Rillac près de Brioude le 13 février 1385. Ce contrat fut passé en présence de nobles et puissants hommes Pierre Goyet Seigneur de LA ROUE, Guillaume de TINIERE, Odin Seigneur de VENDAT, Pierre Seigneur de BERBEZY (BERBESINO),Guillaume de VICHY, Guillaume de LA FOREST, Jean de LA TOUR Seigneur d'Olliergues, Guillaume de LA MOTTE, Jean de CHAUVIGNY Seigneur de Blot, Chevaliers; de nobles hommes Jean de ROCHEFORT et Jean d'AULZON Seigneur de Lempdes; Damoiseaux et discrets hommes Guillaume de PIOZAT, Jean AGILLIER Bourgeois de Brioude, Jean CHAUDO Orfèvre, Jean VACHIER et Durand PETIT, de Montmorin et plusieurs autres, le mardi avant la fête de Saint Valentin le 13 février 1385. Il donna quittance à Geoffroy de MONTMORIN son beau-frère de la somme de 339 francs d'or pour le reste de la dot de sa femme.
Ils ont une fille: Dauphine dame de Bonnabaud-près-Saint Pierre-le-Chastel et La Condamine-en-Bourbonnais et de Reterre-en-Auvergne ca 1386-1449/ Mariée le 6 Avril 1406 à jean III de Chauvigny, sire de Blot Chevalier Seigneur de Blot, du Vivier, de Montmorillon, de Rosière, de Salpalaine, de Saint-Gal et de Montespédon ca 1380-1443/
Il fut successivement Chambellan du Roi Charles V et son conseiller, Maréchal du Duc de Berry en Bourbonnais, Sénéchal de Rouergue, de Toulouse et d'Albi.
Grand capitaine, il participa avec courage et vaillance à chasser les bandes anglaises du centre de la France. Il fit construire les courtines du Château au XIV ème siècle - courtines rectangulaires qui incluaient les parties anciennes ainsi qu'une tour ronde au Nord, avec la particularité que les 3 tours au lieu d'être aux angles se situent au milieu des 3 façades. La quatrième construite en escarpement au dessus de la Sioule était naturellement défendue par le relief.
-Son père Aymon de Bonnebaud sert déjà les ducs de Bourbon successifs:: Louis I, Pierre I et Louis II
C'est Froissart qui le surnomme Bonnelance. Selon le même Froissart, Jean est: "Gracieux et vaillant chevalier du Bourbonnais"
- Ost et hostel du duc en 1375, 1385,1386, 1387, 1408
- "Isabeau de MONTMORIN fut mariée à Jean de BONNEBAUD Chevalier Seigneur de La Condamine-en-Bourbonnais, Maréchal d'Auvergne qui donna quittance à son beau-frère Geoffroy de MONTMORIN de la somme de 339 francs d'or, pour le reste de la dot de sa femme, contrat reçu RICHARD Notaire, passé au château de Rillac le 13 février 1385."
- Maréchal du duc de Berry en Auvergne en 86-87
- Membre de l'ordre de la pomme d'or en 1395
- Sénéchal d'Auvergne (1392-1394)
- Chambellan de Louis II ( 7 déc 1394- 16 mars 1411) > donc aussi de Jean II à la mort de Louis II en 1410
- Chambellan du roi (1394-déc 1405)
- Maréchal du comté de Clermont 1405
- Sénéchal de Rouergue (1405-17 janvier 1411)
- Conseiller du duc (9 avril 1408)
- Un des 4 "vieils chevaliers" avec lesquels Louis II voulait se retirer à la fin de sa vie;
- Parti d'Orléans en 1410
- Sénéchal de Toulouse (30 déc 1410-6 nov 1414)
- Devenue veuve Isabeau de MONTMORIN partageait son temps entre son château de Bonnebaut et celui de La Condamine et le 15 mai 1420 elle obtint de la Duchesse de BOURBONNAIS le prêt de trente-deux guetteurs pour veiller à la conservation de son château de La Condamine
- <<Noble et puissante dame Dauphine de Bonnebaud, veuve de puissant seigneur Jean de Chauvigny, seigneur de Blot, choisit sa sépulture dans l'église des Carmes de Clermont-Ferrand et voulut que l'on transporte à côté d'elle les ossements de ses père et mère, savoir Jean de Bonnebaud et Isabeau de Montmorin. Elle légua pour cela des objets de grande valeur, entr'autres : deux tuniques en drap d'or, deux autres tuniques en satin noir, pour le service de la messe (1449).>>
Cité dans la chronique du bon duc Louis II:
"Sur les frontières du Bourbonnais se tenait, de par le duc de Bourbon, un sien chevalier, vaillant homme aux armes, qui s'appelait messire Bonne-Lance, gracieux et amoureux chevalier et qui grand courage avait de lui avancer"
Froissart, chapitre XCIX
(dans un recueil de textes de Froissart consacrés aux batailles et brigandages en Auvergne et Bourbonnais-, près de 5 pages sont consacrées à la capture du routier Geronet de Ladurant par "Bonne-lance".)
Il fut successivement Chambellan du Roi Charles V et son conseiller, Maréchal du Duc de Berry en Bourbonnais, Sénéchal de Rouergue, de Toulouse et d'Albi.
Grand capitaine, il participa avec courage et vaillance à chasser les bandes anglaises du centre de la France. Il fit construire les courtines du Château au XIV ème siècle - courtines rectangulaires qui incluaient les parties anciennes ainsi qu'une tour ronde au Nord, avec la particularité que les 3 tours au lieu d'être aux angles se situent au milieu des 3 façades. La quatrième construite en escarpement au dessus de la Sioule était naturellement défendue par le relief.
Histoire de l’embuscade
(Texte d'Alain Bourgeau d'après l'étude de Charles Calmar sur le château de Bonnebaud)
L’évènement dont s’est inspiré le poète Auvergnat Gabriel Marc en 1882 dans son poème Courtoisie s’est réellement passé en février 1388.
Au cours de l’année 1387 le château de Ventadour appartenant à Bernard de Vantadour, seigneur du comté de Montpensier d’Aigueperse fut pris par la trahison de son écuyer Pons du Bois qui facilita au chef routier Geoffroy Tête Noire, l’accès du château moyennant une somme de six mille livres.
Le duc de Berry, frère du Roi de France Charles V, qui avait reçu l’Auvergne en apanage était soucieux des exactions que ces routiers, retranchés dans une forteresse quasi inexpugnable allaient commettre à partir de là, non seulement en Auvergne mais aussi en Quercy, Gévaudan, Bigorre et Agenais.
Pour conjurer ce péril, Jean de Berry ordonna la levée de 400 lances dont il confia le commandement à Jean de Bonnebaud et à Géraud sire de Boutelier.
Les deux chefs ayant réuni leurs contingents, vinrent aussitôt investir Ventadour devenu un véritable repaire de bandits. Mais le siège du château fortement retranché, bâti sur une arête rocheuse inaccessible dominant les gorges sauvages de la Luzège, château fort considéré à l’époque comme un des plus fort de la chrétienté après Carlat allait durer deux ans.
Jean de Bonnebaud qui avait acquis une réputation bien assise de chef habile, valeureux, servi par une chance constante, sans abandonner cette mission allait bientôt être appelé à une autre beaucoup plus urgente.
En effet au cours du siège, la ville de Clermont venait de se trouver subitement en grand danger par la présence au château de Chalusset situé à quatre ou cinq kilomètres de Bourg-Lastic d’un capitaine Anglais redouté, Perrot le Béarnais assisté de son lieutenant Géronnet de Landurant. A eux deux ils pillaient sans merci les campagnes se livrant aux pires excès.
Pour parer à ce danger, le duc Jean de Berry avait une fois encore appelé Jean de Bonnebaud.
Quittant donc provisoirement le siège de Ventadour, il posta sa troupe non loin de Clermont en un passage étroit que l’on croit être la vallée de Villars et par lequel il savait que Géronnet qui avait avec lui quarante lances devait nécessairement passer. Tendant là leur embuscade, ils attendirent. Les forces étaient de part et d’autre égales en nombre car Bonnebaud avait à peu prés le même nombre de lances.
Les routiers Anglais qui cheminaient sans se garder tombèrent dans le piège et sous le coup de la surprise furent tous tués ou capturés.
Le combat terminé, Bonnebaud prend avec ses prisonniers dont Géronnet de Landurant le chemin de Clermont. Mais tout en cheminant, il se souvient de la promesse qu’il avait faite à des dames et demoiselles de Montferrand de leur montrer des Anglais, ce dont elles étaient fort curieuses.
Gracieux et amoureux chevalier, il aimait les dames aussi abandonnant son premier itinéraire, il dirigea sa troupe sur Montferrand où il y eut grande liesse pour célébrer sa victoire.
Ayant confié aux consuls la garde des prisonniers, il reprit aussitôt le chemin de Ventadour dont il s’empara un peu plus tard.
Le poème de Gabriel Marc poète Auvergnat 1882: COURTOISIE
Bonnebaud , bonne lance erre dans la campagne,
Il chevauche à travers les blés de la Limagne
Semblant chercher quelqu’un. C’est un beau chevalier
Qui vient avec Géraud sire de Boutelier
Du Bourbonnais pour faire aux Anglais rude chasse.
Il a vingt ans à peine. Il est fier, plein d’audace
Et charmant. Mais déjà la souffrance d’amour
A pali son front. Or la veille de ce jour
La dame dont le cœur est plus dur qu’une roche
Et qui ne permet pas que Bonnebaud l’approche
Lui dit : Je souffrirais que vous baisiez ma main
Si vous me ramenez un prisonnier demain
Bonnebaud, escorté de ses dix hommes d’armes
Ne voyant rien venir, versa presque des larmes.
Devant lui, tout à coup, obstruant les sentiers,
Se dressèrent cinquante Anglais. Sus aux routiers
Cria- t-il, bien qu’il vit la partie inégale.
Le grillon se blottit dans l’herbe et la cigale
Cessa son chant au bruit terrible de l’estoc
Du chevalier brisant les armures. Le choc
Fut sanglant. Bonnebaud tuant d’une main preste
Trente des compagnons, fit prisonnier le reste
Et, suivi des routiers, vers sa dame il revint :
Par la joue un baiser, ma dame, en voila vingt.
Il apparait dans la chronique du bon duc de Bourbon:
Prise de la roche Senadoire
(...)Et de là tira le pennon du duc avec ses compaignons, c'est assavoir messire le Barrois, Bonnebault, messire Gaulchier de Passac, le sire de Cordebeuf, le borgne de Veaulce, messire Odin de Rollat, messire Phelippe Choppart, le sire de Billy, Jehan, sire de Chaugy, Phelippe Berault, Michaille, le bastart de Glarains, et cinq ou six autres de l'hostel du duc de Bourbon, avec son pennon, tirèrent à l'autre (...)
Fait partie des 4 derniers amis choisi par le duc dans ses vieux jours:
(...) Quatre vieils chevaliers avecque lui qui n'en bougeroient point que à tout le moins les deux ou les trois n'y fussent toujours. Et estoient les quatre vieils chevaliers qu'il avoit ordonnés pour son corps: messire Robert de Vendac, messire Guichard d'Ulphé, messire Jehan de Chastelmorand et messire Jehan de Bonnebaud avecque certains autres ses officiers. (...)
[Chapitre C- Prise de Montferrand]
<<(...)Si tot comme il saurait ces nouvelles y enverrait le maréchal de France messire Louis de Sancerre (...) et sans y envoyer y viendraient mettre le siège car là taient des hauts barons et seigneurs: le sire de la tour, le sire d'Apchon, le sire d'Apchier, le sire de Revel, le sire de la Palmisse et plusieur autres et encore souverainementt Jean Bonne Lance y viendrait atout grant gens (...)>>
[Chapitre XCIX- capture du routier Geronet de Ladurant]
<<(...)Sur les frontières du Bourbonnais se tenait, de par le duc de Bourbon, un sien chevalier, vaillant homme aux armes, qui s'appelait messire Bonne-Lance, gracieux et amoureux chevalier et qui grand courage avait de lui avancer (...)>>
et
<<(...)là était avec lui un chevalier nommé Louis d' Aubière et aussi messire Louis d'Apchon et le sire de Saint-Aubin et prirent les champs sans tenir voie ni chemin car connaissaient le pays (...)Quand voici venir les Anglais lesquels ne se donnaient garde de cette rencontre. Bonne-lance et les siens abaissèrent leurs glaives et s'en vinrent sur ce compagnons qui étaient descendus au pied d'une montagne et écrièrent leur cri (...)>>
[Avec Bourbon en Auvergne]
<<(...)Et avait pour le temps le duc de Bourbon de lez-lui un chevalier, gentilhomme gracieux et vaillant homme d'armes durement qui s'appelait jean Bonne-Lance, maître et capitaine de ses gens d'ames et certes l'écuyer valait bien qu'il le fut (...)>>
[Chapitre XI- campagne contre Geoffroy Tête-Noire]
<<(...)Et pour y obvier et remedier, messire Guillaume le Bouteillier getil chevalier d'Auvergne, messire Jean de Bonne-Lance et messire Louis d' Aubière et plusieurs autres chevaliers d'Auvergne et de Limousin avaient mis les bastides d'environ Ventadour et se tenaient là aux coûtages du pays et s'étaient tenus toute la saison(...)>>
Il apparait dans le <<Livre des faicts du bon messire Jehan le Maingre dit Boucicaut>>
[Campagne de Périgord sous les ordres de Boucicaut]
<<(...)Quant veint au renouvel de la saison, le Roy ordonna que le mareschal iroit udit pays et avec luy meneroit huict cent hommes d'armes et quatre cent arbalétriers et en prendroient deux cent qui estoient ja devant pour la garde du pays et par ainsi seroient mille hommes d'armes qu'il auroit (...) et avec luy allerent le vidame de Lannois qui ores est grand maistre hostel du roy, messire Guillaume le Bouteillier, messire Bonnebaud, Parchion de Nangiac et plusieurs autres bannerets et vaillans chevaliers(...)>>
[Un des signataires des lettres d'armes de l'ordre de la dame blanche à l'écu vert]
<<(...)et ils ont faict seeler ces presentes chacun du seel de ses armes et chacun a mis son nom par escript qui feurent faictes le jour de Pasques fleuries, l'onzième jour d'avril l'an de grace mille trois cent autre vingt dix neuf. Messire Charles d'Albret. MessireBoucicaut maréchal de France. François d'Aubissecourt. Jean de Lignières. Chimbrillas. Castelbayac. Gaucourt. Chasteaumorand. Betas. Bonnebaut. Colleville. Torsay(...)>>